Caractéristique matérielle : Ill., couv. ill. en coul.
Bibliogr. p. 313-318. Index, Dimension : 24 cm, Nbr de pages : 334,
Sujet :
Charente-maritime (france) -- 1789-1799 (révolution) France -- 1793-1794 Révolution Française -- Charente-maritime
Collection :
Collection Documentaires
Résumé :
Alimentées par les travaux récents, la période suscite toujours autant de questions, voire de controverses. L'étude de ces événements et de la vie quotidienne dans les villes et les villages d’Aunis et de Saintonge aide à comprendre ce que fut localement la Révolution : un réel engouement qui peu à peu se transforme en appréhensions puis en véritable effroi, surtout lorsque naît une forte résistance entretenue par le clergé, face à la volonté de réforme de la religion.
Si les grands noms et les endroits marquants de la Révolution se trouvent à Paris, notre région n'est pas exempte d'événements essentiels. Preuve en est faite avec cet ouvrage très complet sur toute cette période qui, de 1789 à 1794, mène à une Terreur imprévisible, alors qu’elle était inéluctable. Tout commence avec une compagnie très locale de la Garde nationale, constituée par un tailleur de Rioux, et déjà on sent l’étendue du changement radical que la Révolution s’apprête à apporter dans les campagnes. La situation à Saintes et dans d’autres villes est alors dominée par les aspirations d’hommes nouveaux. Notamment des hommes de loi. La montée de la réprobation qui culmine avec l’installation de la Terreur est notamment illustrée par le journal intime, jamais publié, d'un avocat de Saintes, François-Guillaume Marillet. Puis viennent les rapports violents entre l'Église et l'État, localement envenimés par les deux évêques de Saintes et de La Rochelle, ainsi que par la guerre de Vendée toute proche et par la peur des interventions anglaises, à un moment où le puissant arsenal de Toulon passe sous le contrôle de la flotte britannique. Ceci étant particulièrement ressenti à Rochefortà L’auteur analyse enfin les répercussions de ce climat au niveau d’une commune rurale, avec les procès-verbaux des conseils du village de Saint-Saturnin-de-Séchaud. Il s’agit là de la « Révolution d'en bas », retraçant le destin d’individus et de familles qui passent d’un espoir de changement à l’angoissante monotonie du Directoire.
Le regard d'un Anglais sur l'histoire de France reste original car distancié face à cette Révolution qui finalement crée un climat de peur et de suspicion. Cependant, malgré les jugements portés sur la rare violence de la Terreur, dont l’une des manifestations les plus visibles reste le totalitarisme sauvage des représentants en mission, émergent de la Révolution une adhésion au rôle de la loi et à la responsabilité civique, donnant naissance au « Liberté, Égalité, Fraternité » qu’apprennent tous les enfants de France. Comme l’exprime le professeur William Doyle dans Literary Review (mars 2011), le département de Charente-Maritime « est surtout connu pour son cognac et ses plages, mais Ballard montre que, pour la plus grande part de la période révolutionnaire, il était en première ligne dans le combat pour établir la République ». La conclusion qu’en effet tire Richard Ballard est finalement optimiste après cette accumulation d’épreuves : elle se résume en la carrière d’un avocat de tendance franchement révolutionnaire mais modérée, devenu un des grands personnages de l’Empire, Regnaud de Saint-Jean-d’Angély. Avec des hauts et des bas, mais ayant toujours en tête le sens de la loi, il symbolise l’apport important de la Révolution à l’esprit public français.