De la rencontre surréaliste entre une petite fille en robe rouge et un poilu perdu entre deux lignes de tranchées naît une œuvre belle et forte sur l’absurdité de la guerre. Un dessin délicat magnifie une bande dessinée jamais moralisante, toujours surprenante et pleine de vie.
Mars 1915, la guerre de position a succédé à la guerre de mouvement : toutes les armées européennes se sont enterrées dans des lignes de tranchées qui se font face, en France de la Mer du Nord à la Suisse. Au Nord de Paris, les combats ont fait rage dans la Somme. En ce premier jour du printemps, la nature a du mal à revivre après un hiver de guerre. C’est ce que constate Oan, un soldat breton, perdu dans un no man’s land composé de barbelés, de terres mortes d’avoir été labourées par des milliers d’obus et d’arbres calcinés.
À la recherche de ses camarades, il découvre au cœur d’une maison en ruines Angèle, une petite orpheline. Ses parents ont été enterrés par des voisins et elle n’a pas voulu quitter cette ferme qui était son havre de paix. Oan la convainc de rejoindre les lignes françaises en lui promettant qu’il s’occupera bien d’elle.