Lors d'une discussion avec son père, un petit lapin (anthropomorphe) découvre l'existence de Bonnemaman, son arrière-grand-mère: «Punaise! Elle doit être vraiment très-très-très vieille, vu que déjà Mami est née du temps où la télé n'existait pas encore». Content d'avoir agrandi son arbre généalogique, le petit animal insiste pour aller lui rendre visite. Cette proposition ne ravit pas son paternel qui trouve plein de prétextes pour ne pas y aller. A force d'insister, père et fils se retrouvent par un après-midi d'automne pluvieux dans la cuisine de Bonnemamanà
Six mois plus tard, à la mort de son aïeule, l'enfant garde un souvenir lumineux de ce fameux après-midi passé chez elle, où il a pu regarder un film de grands avec des courses de voitures et siroter un chocolat chaud dans un bol aussi grand que sa tête.
A travers les yeux d'un enfant, la vieillesse et la mort ont quelque chose de rassurant. C'est ce que l'on perçoit à la lecture de ce bel ouvrage signé Gaëtan Doremus, qui évoque - avec une pointe de nostalgie - le décalage qui existe entre le monde des adultes et celui des enfants. Bien souvent ces derniers entretiennent un rapport beaucoup plus simple et naturel avec les grandes questions existentielles. Une réussite !