Grégory Vouhé brosse à travers trois études un véritable panorama des arts au temps de Richelieu : statutaire, décors peints et boisés, architecture.
Renouvelant la lecture d'une oeuvre récemment restaurée, l'auteur retrace d'abord l'histoire de l'une des commandes les plus prestigieuses du cardinal-duc de Richelieu pour son château poitevin, jusqu'au sauvetage de cette figure de marbre de Louis XII renversée en 1793. Dès 1844, la société des antiquaire de l'Ouest en acquit les vestiges qui gisaient au milieu des ruines de la "bande noire".
Vient ensuite l'étude des décors "aussi beaux et aussi dorés que ceux du Luxembourg", commandés par le duc de Roannez pour les bâtiments qu'il élève à partir de 1625 au château d'Oiron. Rapprochant deux portraits jusqu'ici mal identifiés, Grégory Vouhé a d'ailleurs retrouvé les traits de cet important personnage, qui était gouverneur de Poitiers. L'un se trouve toujours au château, l'autre, également issu des riches fonds des antiquaires de l'Ouest, appartient au musée de Poitiers, où il passait pour celui de son petit-fils, l'ami de Pascal.
Une nouvelle moisson opérée dans l'abondante correspondance qu'échangeaient les agents des La Trémoïlle précise enfin les débuts de la construction du château de Thouars. Pour mettre au point le projet, renseignements avaient notamment été pris auprès de l'entrepreneur du Palais-Cardinal, le plus important chantier de la capitale.
Poursuivant ses recherhes sur les "albums d'amis" des XVIe et XVIIe siècles et les voyages de formation universitaire qu'ils révèlent, Jean HIENARD reprend le dossier de Johann Jakob Hausmann, étudiant du Palatinat qui séjourna à Poitiers en 1616-1627. L'enquête, rigoureuse et globale, qui s'apparente à une démarche policière, révèle les avantages culturels de la ville (le français, la danse, l'escrime et l'équitation plus que les diplômes), mais également les réseaux de relation (au-delà de la société protestante locale) et les carrières diplomatiques.