New Hampshire. Hiver 2007. 24 corps sont découverts dans le sable enneigé d'un chantier d'autoroute. 24 cadavres. Tués d'une balle en plein coeur, sans aucune trace de lutte.Sacrifice de secte ? Suicide assisté ? Gigantesque règlement de comptes ?Plus incroyable encore : personne ne les réclame. Pas un mari inquiet, pas une mère affolée, pas un collègue de bureau ne prend contact avec la police.Le même soir, Frank Franklin, 29 ans, jeune professeur de littérature, arrive pour son nouveau poste dans une université qui jouxte le chantier des 24. Très vite, quelque chose l'inquiète sur le campus. Bientôt, il va comprendre qu'il a été entraîné dans un terrifiant jeu de dupes...«(...) une fois qu'on a lu le premier chapitre, on n'a plus qu'une envie : connaître la fin.»François Vey - Le Parisien / Aujourd'hui en FranceÉgalement chez Pocket : Pardonnez nos offenses, L'Éclat de Dieu et Une seconde avant Noël.Extrait du livre :3 février 2007- Le plus dur, je vous le garantis, c'est de sortir de la voiture...Cette réflexion impérissable venait de Californie, de Hollywood pour être correct. Les réalisateurs de cinéma décrivaient en ces termes l'acte le plus «pénible» de leur profession, à savoir émerger de leur voiture chaque matin dès l'arrivée sur le plateau de tournage. Une flopée d'assistants les y attendait pour les assaillir de questions, de problèmes à régler sur-le-champ, ainsi que de choix à trancher, des choix, encore des choix. Que des complications. Dans ces minutes, selon Kubrick et Spielberg en personne, l'on ne ressentait plus dans les tripes qu'une seule envie têtue : vider les lieux et aller se recoucher.En cette nuit glacée de l'hiver 2007, blotti dans sa voiture à l'approche d'une sordide scène de crime, le colonel Stu Sheridan, chef de la police d'État du New Hampshire, se dit que l'adage hollywoodien était aussi très adapté à sa profession de flic. Idéalement adapté même.On l'avait réveillé une demi-heure plus tôt : un coup de fil de son adjoint principal, le lieutenant Amos Garcia. Ce dernier, sans préambule ni excuse pour le sursaut matinal, l'avertit qu'il lui expédiait un chauffeur. Il y avait - c'étaient ses mots propres - un «gigantesque merdier» sur le chantier de la nouvelle autoroute 393 entre Concord et Rochester, en pleine forêt de Farthview Woods. Sheridan connaissait les lieux : des travaux publics entrepris depuis un an, une extension d'autoroute avec une percée de quinze kilomètres à travers la forêt et de hautes sections sur piliers pour enjamber les plans d'eau encaissés.Appuyé sur un coude, Sheridan déchiffra quatre heures à son réveille-matin. Le débit haché de la voix de son adjoint laissait entendre le chaos de la situation.- Quelle est l'idée ? Un crime ? Garcia hésita.- Difficile à dire, chief. Pour être franc, j'ai pas les yeux assez réveillés pour vous compter combien de cadavres nous avons sur le râble !- Merde. Entendu. Je me prépare, répondit le colonel.Le lieutenant coupa net la communication. Sheridan roula au bas de son lit, lentement pour ne pas éveiller sa femme. Il s'avança dans le noir et récupéra sur un fauteuil ses vêtements de la veille.